Les premières années de notre démarche ont été consacrées à une quête opiniâtre : accumuler des centaines d’affaires criminelles, dresser les portraits astrologiques de leurs auteurs comme de leurs victimes, à partir de sources croisées – documentaires, archives judiciaires, bibliographie spécialisée, et prospections numériques de longue haleine. Nous nous fondions, plus ou moins consciemment, sur le postulat que le mal — qu’il s’exerce ou qu’il soit subi — pouvait laisser des traces repérables, voire quantifiables, inscrites dans certaines récurrences symboliques.
L’idée première devint hypothèse, non fondée sur une méthode établie, mais sur la nécessité d’interroger l’ordre céleste. En l’absence de protocole formel, nous poursuivions une exigence intérieure : déceler, dans le tracé des configurations astrales, l’empreinte invisible d’un passage — celui par lequel l’humain glisse vers le mal, qu’il s’exprime par la violence, la domination ou la destruction.
Une question nous revenait sans relâche, presque naïvement, mais avec l’ardeur d’une obsession fondatrice : existe-t-il, dans la carte du ciel, une signature du mal, un sceau invisible que l’œil astrologique, affûté et synthétique, pourrait déchiffrer ? Et, plus modestement peut-être : serait-il possible de détecter un potentiel de dangerosité latent, qui, sous l’effet de circonstances critiques, pourrait se muer en passage à l’acte ?
Nous nous sentions alors comme des profileurs d’un nouveau type, portés par l’ambition de démontrer – chiffres, occurrences, exemples à l’appui – que la criminalité peut, dans une certaine mesure, être anticipée ou rétroactivement confirmée. Nos postulats initiaux furent bien entendu battus en brèche, et nous pouvons à présent confirmer ce que bien des astrologues soutiennent, mais que nous devions mettre à l’épreuve et trancher nous-mêmes : la carte n’est pas le territoire.
Pourtant, après des années d’enquête, nous ne pouvons nous résoudre à rejeter d’un bloc cette hypothèse première. Car les faits sont têtus, et la réalité toujours plus nuancée qu’il n’y paraît. Nous sommes désormais convaincus que certains agencements énergétiques préexistent aux manifestations criminelles. Des faisceaux de convergences, récurrents, presque inéluctables, semblent relier la naissance au passage à l’acte. Ce constat s’inscrit dans une perspective élargie : celle d’un inconscient collectif – matrice universelle – qui transcende les appartenances culturelles et conditionne l’exercice même du libre arbitre. Car la liberté n’est pas absolue : elle lutte contre un ensemble de forces souterraines, héritées et systémiques, qui entravent l’accès aux dimensions lumineuses de l’être.
Luc Bigé a bien résumé cette stratification du réel : le niveau socio-culturel, l’individuel, et le transpersonnel. La plupart des individus, dans ce monde saturé de stimuli et privé de repères symboliques, n’ont jamais franchi la lisière du second niveau. Le mal, en ce sens, s’inscrit moins dans une nature personnelle que dans une impuissance structurelle à s’individualiser.
Nos travaux, fondés d’abord sur une approche empirique, ont consisté à collecter plus d’un millier de thèmes fiables. Nous avons ainsi identifié des constantes : les aspects dissonants entre Mars et Vénus (en particulier les conjonctions) apparaissent chez de nombreux violeurs en série à tendance sadique ; Mars/Saturne signe souvent des comportements punitifs, humiliants, voire tortionnaires. À notre grande surprise, le signe de la Vierge s’est révélé surreprésenté dans les profils de criminels endurcis, hommes et femmes confondus – notamment lorsque Mars, Vénus, le Soleil ou Mercure s’y trouvent. La froideur méthodique, la capacité d’organisation dénuée d’affect, y trouvent un terreau fertile. Une méditation approfondie sur Mercure, maître du signe, nous a permis d’en comprendre la logique. Les combinaisons Lune/Mars, quant à elles, dominent les thèmes des mères maltraitantes ou des matricides déplacés, tant la Lune évoque simultanément la figure de la mère et celle de l’enfant.
Ces marqueurs, aussi frappants soient-ils, ne suffisent cependant pas à ériger des lois. Tous les violeurs sadiques n’ont pas un Mars/Vénus dissonant, ni tous les tueurs en série un carré Pluton/Vénus à la Ted Bundy. Il a donc fallu définir ce que nous appelons des faisceaux de convergence. Trois patterns distincts au minimum doivent être réunis pour qu’une configuration devienne significative. Ce seuil nous a permis de valider, sur un plan statistique, des phénomènes de répétition qui, isolés, demeuraient aléatoires.
PREFACE
PARTIE I - FONDEMENTS ASTROLOGIQUES ET PSYCHOPATHOLOGIQUES
CARTOGRAPHIER L’OMBRE – VERS UNE ASTROLOGIE PSYCHOLOGIQUE DU CRIMINEL
Aux origines de l’enquête : intuition, collecte et hypothèse
Structures métaphysiques et dérive psychique
Pathologie de l’incarnation et expression archétypale du crime
DÉMYTHIFIER LE MAL – APPROCHE CLINIQUE, SYMBOLIQUE ET ASTROLOGIQUE DES CRIMINELS
Entre ombre collective et fracture individuelle
FIGURES DU CRIME – DU TUEUR EN SERIE AU CRIMINEL ORDINAIRE
Les serials killers
Les criminels « ordinaires » : figures composites de l’inconscient collectif
PSYCHOLOGIE DES TUEURS EN SÉRIE
LA COLÈRE DU ÇA ET LE NARCISSISME PRIMAIRE
LE CLIVAGE FREUDIEN ET LES PATHOLOGIES SATURNIENNES
Constitution du clivage
Le rôle de Saturne dans l’étanchéité du Moi chez les tueurs en série
La mémoire noire de Saturne : transmission et criminalité ordonnée
LES PATHOLOGIES DES PLANÈTES TRANSPERSONNELLES
Le modèle tripôle à pondération variable
Les trois pôles pathologiques
Uranus, du Moi libéré au Moi psychopathe
Neptune, du Moi christique au Moi psychotique
Pluton, du Moi alchimiste au Moi pervers
Les cycles
PARTIE II - PORTRAITS CRIMINELS : ANALYSE CLINIQUE ET PSYCHOASTROLOGIQUE
GUY DESNOYERS, LE CURÉ D’URUFFE
Une nature neptunienne trompeuse : camouflage et manipulation
Soleil entre Uranus et Saturne : tensions et dualités internes
Jupiter-Neptune en Lion : du prestige sacerdotal à l’abus d’une autorité sacrée
Mars en maison VIII trigone Pluton : le prédateur sous masque d’invisibilité
Mars-Uranus : audace, secret et transgression sexuelle
Karma, pouvoir et concupiscence : un passé de gourou abusif ?
Le cœur glacé de Vénus : narcissisme, séduction et dépersonnalisation de l’autre
Mars en Scorpion : la sexualité comme levier de pouvoir et de domination
Mars-Jupiter-Neptune : confiance absolue et immoralité assumée
Mars carré Vénus : le féminin comme proie
Entre pulsion, scandale et contrôle : le drame d'une révélation insupportable
La Lune en Bélier interceptée : de la rage inconsciente à l’impulsivité hors de contrôle
Lune carré Vénus : féminin clivé et rejet du principe maternel
Sacrifice symbolique et répétition familiale
Matricide symbolique et malédiction familiale : une hypothèse complémentaire
Le Grand Trigone d’Eau : l’héritage transgénérationnel au cœur du thème
Soleil-Uranus en maison XII : le poids des attentes ancestrales et la négation du Moi véritable
Mars en VIII et Pluton en IV : charges fantômes, traumatismes sexuels et secrets de famille
Synastrie astrologique : l’influence dominante de la grand-mère sur Guy Desnoyers
Saturne/Mars en Scorpion : la boîte de Pandore des pulsions censurées au sein de la lignée.
Junon en Scorpion : l’ombre du pacte ancestral
La récurrence du 10° Scorpion : fil d’Ariane transgénérationnel
Neptune : un mythe familial de piété, secrets et illusions
Jupiter-Neptune : transgressions et illusions derrière l’image sacerdotale
Héritage maternel et contradictions éducatives : entre rigidité et permissivité
Similitudes astrologiques entre père et fils : répétition des signatures solaires
Uranus dominant : mémoire ancestrale et conflits d'autorité
Transmission karmique et lignée martienne : entre le Bélier et le Scorpion
Etude des cycles planétaires au moment de l’assassinat de Régine Fays et de son bébé
Le curé d’Uruffe ou le porteur d’ombre de toute une lignée
PATRICK TISSIER, L'OGRE DE PERPIGNAN
Anatomie d’un prédateur multirécidiviste
Jupiter/Pluton ou le symbole d’une Justice à purger
Tissier ou le porteur d’Ombre de la société
L’axe d’une volonté de toute puissance sous le vernis de la vertu : tension entre Lion et Vierge
La couronne et l’ombre : pouvoir personnel et forces involutives
Pluton en apex d’un carré en T : pouvoir destructeur et implications karmiques
La Lune conjointe à Saturne-Neptune en maison XII ou le rêve d’Eden convoqué au tribunal du réel
Cycles du parcours criminel de Patrick Tissier
Le dernier seuil de l’horreur
FRANÇOIS VÉROVE, ALIAS LE « GRÊLÉ »
Psychodynamique d’un clivage extrême
Chronique d’un prédateur sous couverture
Les origines du mal : le Père
L’empreinte maternelle d’un amour défaillant
Roger Julien Vérove, le père ou le traumatisme fondateur.
Le composite Père-Fils
La synastrie père-fils
L’astéroïde Junon dans la synastrie : un révélateur symbolique
La Marque Astrologique de la Faute : Une Vénus/Lune Noire sous l’Empire de Mars
Révolutions solaires et progressions pour l’année fatidique 1972
Un démon dans la cave – Pluton / Lune Noire
Etude du carré Neptune/Lune – Carré en T avec Neptune apex en Scorpion
Pluton conjoint Lilith : anatomie d’une désintégration
État des lieux des fonctions planétaires précédant Pluton chez François Vérove
Catharsis, Meurtre du Père & Transformation
La grande déchirure : mai 1997 à décembre 1998
Les Progressions
Le passé refait surface
PATRICK TRÉMEAU, LE VIOLEUR DES PARKINGS
Le dessin planétaire
Lune apex d’un T-carré ou l’émotionnel diffracté
La Lune en Capricorne au Nœud Sud : matrice d’un complexe maternel et punir la mère
Pluton en maison II : posséder la femme/objet
Mars Scorpion Apex d’un triangle mineur : la prédation comme moteur de l’existence
Mars conjoint Neptune en Scorpion : le culte du mâle dominant
Neptune/Lune noire en maison IV : le poids du transgénérationnel
Mars-Neptune et la psychopathie
Mars-Saturne et le viol : la sexualité comme instrument de domination
L’étude des cycles
Étude des progressions et des transits : 1992-1995
Cycles planétaires et répétition du scénario criminel (1995-2009)
Derniers cycles et récidive : de la libération de 2021 au harcèlement de 2024
L’AFFAIRE JONATHANN DAVAL
Thème astral de Jonathann Daval : l'entrechoquement des forces
Transits au moment du passage à l’acte meurtrier (27 octobre 2017)
Le rôle des astéroïdes : Junon et Chiron dans le thème de Jonathann Daval
Progressions fatales : Mars/Saturne et l’incapacité à s’affirmer
Transits d’Alexia Daval au moment où elle a été tuée
Révolution solaire de Jonathann Daval (33 ans)
Thème composite : l’étreinte fatale de Pluton
GLOSSAIRE ET ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
LES COFONDATEURS DE L’ASTROCRIMINOLOGIE